Isabelle Thomas (S&D). Madame la Présidente, Monsieur le Commissaire, la question des accords de pêche renvoie à notre stratégie internationale sur la pêche et à nos priorités, parmi lesquelles figurent effectivement la lutte contre la pêche illégale, non déclarée et non documentée. Cette bataille conditionne non seulement l’avenir de la ressource, mais aussi l’avenir de nos pêcheries soumis à une concurrence déloyale en matière d’importation de ces produits de la mer.

Afin de relever nos défis de durabilité et de développement, nos accords de pêche peuvent constituer de puissants leviers, mais pour ce faire, nous devons montrer plus d’audace afin d’exiger plus de contrôle, de renforcer le suivi scientifique des espèces et, bien sûr, de favoriser le développement dans les pays tiers.

Certes, il faut saluer, et d’ailleurs la mettre au crédit de la Commission et du Parlement, l’évolution très positive de ces accords. Toutefois, la Commission oublie trop souvent la pêche quand elle négocie des accords de commerce international. L’acte délégué avec les Philippines ouvrant les vannes à des produits de la mer sans traçabilité ni contrôle ou encore l’accord avec la Thaïlande, pays répertorié comme faisant travailler des pêcheurs en situation d’esclavage à bord des navires, montrent l’urgence de revenir sur les conditions de nos accords commerciaux, qui devraient intégrer ces questions environnementales et sociales.

Quant aux rencontres internationales de l’année prochaine, elles doivent permettre de faire avancer nos priorités et la lutte contre la pêche illégale.