Les eurodéputé-e-s socialistes et radicaux se félicitent du discours de Jean-Claude Juncker sur l’état de l’Union devant le Parlement européen à Strasbourg, aujourd’hui.

Avec la crise grecque, l’Union européenne a frôlé le naufrage ; le défi migratoire pourrait bien la faire couler. Ce constat dressé par M. Juncker, nous le partageons pleinement.

Les propositions faites par le président de la Commission pour répondre à ces défis – et à d’autres – s’appuient sur les valeurs de l’Union. Elles se situent dans la droite ligne de celles que nous portons. Pour réussir leur mise en œuvre, il aura besoin du soutien de la famille socialiste, il doit donc l’écouter.

Défi migratoire

Pour que cessent les drames que vivent les réfugiés et les difficultés auxquelles font face les Etats membres situés en première ligne, nous demandons depuis longtemps la révision du règlement de Dublin II et la mise en œuvre d’un dispositif permanent et obligatoire de relocalisation des réfugiés dans l’ensemble des Etats membres. C’est pour cette raison que nous nous félicitons des annonces faites aujourd’hui par M. Juncker, et que nous appelons la droite européenne – très discrète lors de ce passage du discours – à les soutenir.

Crise économique

« Tant qu’il y aura du chômage en Europe, nous n’aurons pas surmonté la crise. » Il n’y a pas à se réjouir de quelque dixième de point de croissance dans un pays quand le chômage des jeunes dépasse les 50%. Pour lutter contre la menace que constitue cette crise sociale, nous proposons un renforcement du plan d’investissements et un achèvement de l’Union économique et monétaire. Nous serons des parlementaires exigeants y compris pour que la dimension sociale y trouve toute sa place.

Fiscalité et socle commun de droits sociaux

Juncker s’est engagé à présenter une réforme fiscale afin de taxer les bénéfices là où ils sont réalisés et une base sérieuse pour avancer dans l’harmonisation sociale, l’objectif étant « à travail égal, salaire égal ».

Nous avions fait ces deux propositions phares dans notre programme aux élections européennes, et nous attendons désormais la présentation des textes de pied ferme.

Ukraine

Le soutien clair apporté aux démocrates ukrainiens, et le rappel adressé à Moscou que les frontières polonaises et baltes sont intouchables, étaient également indispensables. Pour nous, la solidarité signifie aussi que l’Union européenne soit prête à défendre la sécurité de tous et l’intégrité de nos frontières.

Changement climatique

Le devoir d’un politique c’est d’anticiper : après les réfugiés syriens, nous savons que, si un accord n’est pas trouvé au niveau mondial, les réfugiés climatiques constitueront d’intenses mouvements de populations. C’est aussi pour cela que les eurodéputé-e-s socialistes sont pleinement mobilisés pour faire réussir la #COP21, et nous nous réjouissons de la détermination affichée par M. Juncker.

TTIP

Nous ne partageons pas la position de M. Juncker, mais nous notons un changement de ton : M. Juncker est favorable à un accord, mais il a pris soin de préciser qu’il ne s’agit pas, pour l’Europe, d’abandonner ses normes et ses principes.

 

Après le discours de M. Juncker, nous attendons les actes : ces propositions, que nous soutenons, ne doivent pas rester lettre morte. Migrations, chômage, inégalités : dans ce moment historique où il s’agit de sauver l’Europe et de l’empêcher de se fracasser définitivement sur le mur des égoïsmes nationaux, nous appelons les chefs d’Etat et de gouvernement à se saisir rapidement de nos propositions, a fortiori lorsqu’elles sont reprises par le président de la Commission européenne.