Isabelle Thomas, au nom du groupe S&D . – Monsieur le Président, je souhaiterais tout d’abord saluer Mme la rapporteure, Eider Gardiazabal, pour son excellent travail sur le budget 2015. Il permet au Parlement d’avoir une position particulièrement ambitieuse autour d’un accord regroupant l’essentiel de ses groupes politiques. Je veux assurer Mme la rapporteure du soutien du groupe des socialistes et des démocrates, que je représente ce soir. Nous partageons sa détermination à rétablir, dans la réalité du budget, une ambition européenne pour la croissance et l’emploi.

Monsieur le Ministre, nous avions décidé, en novembre dernier, dans cette même enceinte, d’un accord sur sept ans, prévoyant des engagements budgétaires précis et des mécanismes de flexibilité indispensables. Un an après, que nous propose le Conseil?

Il refuse de mobiliser les instruments de flexibilité et il procède à 2 milliards de coupes budgétaires sur des dépenses stratégiques, des dépenses qui portent sur des actions déjà réalisées et qui attendent que l’Union paie ses factures. Oui, nous connaissons la situation difficile des finances publiques des États membres, mais ils ont décidé eux-mêmes de s’appliquer une saignée austéritaire en pleine crise. Depuis des siècles, nous savons qu’appliquer une saignée aggrave l’état de santé du malade. Et que propose le Conseil? Une nouvelle saignée et cette fois dans le budget communautaire.

Pourtant, réunion après réunion, chacun proclame vouloir un plan de relance pour la croissance et l’emploi en Europe, mais comment croire à un plan de relance quand on commence par ne pas payer ce que l’on doit?

Monsieur le Ministre, dites au Conseil que le seul acte de confiance qui relancerait cette étape est celui que vous proposent les députés aujourd’hui: remboursez aux Européens 10 milliards d’euros sur les 32 que vous leur devez.