Isabelle Thomas (S&D). – Madame la Présidente, 6 millions de jeunes sont au chômage dans l’Union européenne et il est de notre responsabilité d’apporter des solutions à cette situation dramatique.

Attention, cependant, aux réponses simplistes qui peuvent s’avérer contre-performantes. Il ne suffira pas, en effet, de rapprocher l’école de l’entreprise pour répondre à ce défi, et encore moins d’adapter les formations aux besoins de l’entreprise ou au marché du travail. Ce serait oublier la fulgurance à laquelle évolue le monde économique et la nécessité qui en découle d’un enseignement qui prépare nos jeunes à des mutations permanentes, c’est-à-dire les doter d’un socle de connaissances et de savoir-faire suffisamment large pour leur permettre de s’adapter aux évolutions technologiques à venir.

Prenons garde également au regard que nous, plus anciens, portons sur les jeunes: une société qui porte sur sa jeunesse une appréciation de suspicion hypothèque son avenir. Il nous faut condamner les stéréotypes de paresse ou de délinquance qui suintent à travers certains discours.

Enfin, je rêve d’un peu de cohérence dans les décisions qui émanent des instances européennes. Lorsque, pour des raisons liées, Monsieur le Commissaire, à la sacro-sainte rigueur contre les déficits publics, on nous demande de retarder l’âge du départ à la retraite, nous fermons un peu plus les portes aux nouvelles générations. La jeunesse est aujourd’hui confrontée à tant d’obstacles. L’Europe doit être à ses côtés.