Estelle Grelier (S&D). – Madame la Présidente, Monsieur le Commissaire, chers collègues, en conscience et en responsabilité, je voterai contre la demande d’aide présentée par le gouvernement français pour le compte de Renault et je le ferai d’ailleurs à titre personnel.
Parce que ces derniers, contrairement à d’autres groupes, ont refusé de prendre en compte la situation des anciens salariés, dits seniors, licenciés en 2009 et bientôt privés de ressources suite à l’entrée en vigueur de la réforme des retraites. Parce que, avec plus de trois milliards d’euros de bénéfices en 2010, le groupe Renault profite pleinement des potentialités de la mondialisation. Parce qu’il m’apparaît indécent, à l’heure où chacun est invité à se serrer la ceinture, de signer un chèque en blanc de 24,5 millions d’euros sans la moindre contrepartie. Parce qu’enfin, Monsieur le Commissaire, les actions de formation et d’accompagnement présentées par les demandeurs comme des mesures actives de retour à l’emploi, seules éligibles au FEM, sont en réalité déconnectées de toute logique de reprise d’activité.
Il ne s’agit pas de se donner bonne conscience en se donnant l’illusion de soutenir l’industrie européenne. Ce qui compte, au final, c’est bien de soutenir les intérêts des salariés de l’industrie et les emplois qui y sont attachés. Nous sommes en présence d’un cas de dévoiement du FEM et devons en tirer les conséquences pour l’adapter.