Vincent Peillon (S&D). Monsieur le Président, chers collègues, à bien entendre nos débats, la lutte contre la barbarie, contre le fanatisme, contre le terrorisme est pour la très grande majorité d’entre nous une nécessité et c’est pourquoi je soutiens sans réserve notre projet de résolution.

 

Mais en même temps, et certains l’ont déjà évoqué, nous sommes obligés de considérer aujourd’hui que la lutte contre le terrorisme ne fait pas une politique étrangère et de sécurité suffisante. Ces dernières années, le sentiment que nous avons, c’est d’avoir répondu au coup par coup. Les amis d’hier sont les ennemis d’aujourd’hui qui seront, peut-être, les amis de demain. Et nous voyons bien que la situation  – nous sommes intervenus en Iraq, nous sommes intervenus en Libye, nous sommes présents en Syrie –  se détériore d’année en année.

 

Si nous regardons cette situation et ceux qui ont appelé à une solution politique de long terme, alors nous sommes obligés de poser des questions que nous ne posons plus depuis un certain nombre d’années. Nous devons définir une stratégie pour l’Europe qui soit une stratégie à la fois cohérente et globale pour le Proche et pour le Moyen-Orient. Comment discutons-nous avec l’Iran, que faisons-nous aujourd’hui de la Turquie, que se passe-t-il avec l’Arabie saoudite? Moi je souhaite, puisqu’une nouvelle Commission va se mettre en place, puisque nous commençons les travaux, que cette stratégie soit maintenant définie car sinon nous irons de Charybde en Scylla.