Sylvie Guillaume (S&D). – Monsieur le Président, comme l’ont dénoncé avec force certains de mes collègues, la situation des Roms en Europe est toujours aussi préoccupante.

 

Cela oblige à se demander si la stratégie européenne d’intégration, lancée par la Commission, qui laisse une grande marge de manœuvre aux États membres, permettra d’avancer réellement sur le terrain des discriminations et sur celui des conditions économiques et sociales des Roms.

 

Bien que le Conseil de l’Europe ait récemment qualifié les expulsions collectives des Roms en France depuis l’été 2010 de discriminatoires et contraires à la dignité humaine, parce que basées sur l’origine ethnique, les expulsions se poursuivent. Or nous savons qu’elles sont rigoureusement vaines, dans la mesure où les camps se reconstruisent à quelques encablures et dans des conditions encore pires.

 

Force est donc de constater que les démonstrations de réprobation de la Commission européenne n’ont débouché sur rien de tangible. Dans ce contexte, comment pouvez-vous nous assurer que la Commission prendra les mesures idoines pour sanctionner l’État qui s’écarterait de la stratégie européenne et des objectifs définis par les États membres eux-mêmes?

 

Enfin, parce qu’il est, selon moi, un peu facile de faire porter sur les pays d’origine des Roms la seule responsabilité de leur intégration, je compte sur la fermeté de la Commission aussi vis-à-vis des pays d’accueil. Tous les États européens ont une responsabilité à jouer. Certes, cette position n’est pas vraiment au goût du jour dans une période où la solidarité européenne est mise à mal.

 

J’insiste donc, Madame la Commissaire, pour que la détermination de la commissaire Reding soit au rendez-vous à l’occasion de cette échéance. Il faudra non seulement que pour le 10 décembre, les États rendent leur copie, mais surtout il faudra assurer un véritable suivi de la mise en place effective de ces stratégies. Nous ne pouvons, en effet, plus nous contenter de nous payer de mots.