Sylvie Guillaume, au nom du groupe S&D. – Monsieur le Président, Madame la Commissaire Reding, mes chers collègues, je tiens, moi aussi, à féliciter chaleureusement ma collègue, Monika Flašíková Beňová, mais je n’en tire pas du tout les mêmes conséquences que Mme Gál.

En effet, Mme Beňová n’a pas ménagé sa peine ces dernières semaines pour faire de ce rapport sur les droits fondamentaux dans l’Union européenne un condensé courageux sur les faiblesses dont souffrent encore nos systèmes démocratiques en Europe.

C’est en présentant objectivement ces défaillances qui peuvent être repérées dans nos États que nous serons le mieux à même de contribuer tous ensemble, États membres et institutions européennes confondus, à une amélioration des droits fondamentaux des citoyens européens.

Qu’il s’agisse des droits des minorités, de l’égalité des chances, des droits des migrants, de la protection des données, ou bien encore de l’accès à la justice, nous avons le devoir de nous mobiliser pour faire en sorte que ces droits ne se réduisent pas à de simples vœux pieux.

Alors que la crise économique frappe encore plus durement les plus vulnérables et que la pauvreté menace chaque jour plus de personnes, la question du respect des droits économiques et sociaux revêt aujourd’hui encore davantage d’acuité. Et la montée inquiétante de l’extrémisme nous invite également à procéder à cet examen objectif comme autant de symptômes du mal qui ronge aujourd’hui nos démocraties, qui peinent à répondre aux souffrances que subissent nos concitoyens.

Je dois dire que je regrette la manœuvre du PPE, qui vise à présenter une résolution alternative. Celle-ci vide de sa substance ce rapport en passant sous silence un grand nombre de faits et de recommandations que nous avons pourtant la responsabilité, en tant que parlementaires européens, de porter haut et fort par respect pour les citoyens européens qui nous ont élus. Il s’agit d’un procédé inapproprié alors même que nous parlons ici des droits fondamentaux.

J’en appelle donc à l’engagement de nos collègues pour que demain nous puissions effectivement être fiers du prix Nobel de la paix qui nous a été remis en ce début de semaine à Oslo, sans quoi ce succès n’aurait été que d’un goût très amer.