Madame la Ministre, mes chers collègues,

dans le contexte de la crise humanitaires en Libye, aujourd’hui plus que jamais, il est fondamental que l’Europe se donne les moyens d’une action concertée en matière de réinstallation.

Alors que l’UNHCR a appelé depuis le 1er mars la communauté internationale à participer à un effort de réinstallation d’urgence, aucun État membre, à ce jour, n’a déclaré son intention d’y prendre part. Seule l’Italie a accueilli 58 Érythréens évacués en urgence depuis Tripoli, mais j’entends dire qu’il y aurait un programme, une hypothèse de réinstallation de 4000 personnes coincées dans le contexte libyen. J’aimerais donc en savoir plus à ce sujet.

La responsabilité de l’Union européenne dans le domaine ne peut en effet souffrir l’inaction. Nous devons manifester une solidarité accrue avec ces États et avec leur population. La Tunisie et l’Égypte ont accepté d’ouvrir leurs frontières à ceux qui fuient la Libye. L’Europe doit les soutenir et prendre sa part dans l’effort international de protection des réfugiés.

Mais au–delà de l’urgence de la crise humanitaire en Libye, les défis à relever pour l’Europe en matière de réinstallation sont multiples. J’en cite trois.

D’une part, l’Union européenne doit œuvrer à une politique de réinstallation plus généreuse pour ceux pour lesquels la réinstallation est l’ultime recours. À cet égard, nous devons tous avoir à l’esprit qu’en 2009, environ 85000 réfugiés ont été réinstallés dans le monde, mais seulement 8,4 % l’ont été au sein des États membres de l’Union européenne.

Outre cet objectif quantitatif, toute politique européenne de réinstallation crédible doit également s’assurer de la qualité des préparatifs avant le départ des candidats à la réinstallation, en tenant compte des personnes les plus vulnérables, et de la qualité des structures d’accueil et d’intégration à l’arrivée.

Enfin, complémentaire avec les régimes nationaux d’asile existants, le programme européen de réinstallation devrait, comme la position du Parlement en 2010 l’avait déjà mis en évidence, s’appuyer sur les différentes expériences et résultats au sein des États membres et faire l’objet d’une coordination affirmée.