Sylvie Guillaume, au nom du groupe S&D. – Madame la Présidente, l’assassinat récent d’un jeune grec militant antifasciste par un membre du parti de l’Aube dorée vient rappeler les dangers que l’extrémisme de droite peut représenter pour nos démocraties. Nous l’avons vu en Grèce, ces partis parviennent, parfois, à accéder au parlement. Ailleurs, d’autres préfèrent se tenir à l’écart, un peu comme des snipers, pour attaquer de l’extérieur. Ailleurs encore, ils testent leurs idées auprès de certains partis de droite traditionnels.
Ces partis extrémistes de droite se nourrissent de l’angoisse provoquée par la crise et par le désarroi économique, par la violence d’une mondialisation non maîtrisée qui fait perdre les repères, qui s’appuie sur une rhétorique qui fait de l’autre le responsable de tous les maux.
Alors, pour contrer cette progression dont l’idéologie porte les germes d’une violence inacceptable, il faut d’abord agir en termes économiques. La montée de cette extrême droite ne sera pas endiguée tant que le sentiment dominant sera celui de la défense exclusive de l’intérêt des puissants. C’est donc vers la défense d’un véritable pacte social qu’il nous faut aller.
Il faut ensuite faire revivre la notion de protection face à une mondialisation non maîtrisée: permettre la mise en place d’une réflexion sur des échanges commerciaux justes avec cette notion du juste échange que nous essayons de développer. Et, en face de cela encore, en face de cette stratégie de dénigrement des valeurs européennes, nous devons redéfinir le sens et les valeurs, ainsi que les projets de la construction européenne. Pourquoi sommes-nous ensemble? Que voulons-nous faire ensemble? Et les réponses à ces questions, selon moi, ne peuvent être que plus de solidarité, plus de justice et plus de cohésion sociale.