Sylvie Guillaume (S&D). — Madame la Présidente, chers collègues, il y a quelques jours, nous célébrions pour la septième année consécutive la Journée internationale de lutte contre l’homophobie, mais, pouvons-nous vraiment, aujourd’hui, dire « it’s getting better »? Car, même si nous pouvons nous réjouir de la dépénalisation de l’homosexualité, l’actualité nous montre que nous devons continuer à nous battre avec la plus grande fermeté contre les violences et les discriminations dont sont victimes les personnes LGBT au quotidien.

 

Dans de trop nombreux pays dans le monde, des gouvernements nationaux ou régionaux édictent des lois qui pénalisent ce qui est qualifié, par eux, de propagande en faveur de l’homosexualité. Dans de trop nombreux pays dans le monde, le fait de vivre son homosexualité ou de s’exprimer dans un genre différent de celui qui a été reconnu à la naissance peut constituer une menace vitale. Ceci, en soi, justifie parfaitement qu’une attention toute particulière soit accordée à ces situations pour ouvrir aux personnes concernées l’accès à une protection internationale.

 

À regret, dans nos pays, nous constatons que la marche vers l’égalité reste encore longue et doit se poursuivre, car les personnes LGBT sont encore, trop souvent, la cible de stigmatisations inacceptables et parfois de violences. Les cas de suicide chez les jeunes adolescents LGBT sont aussi des signes qui nous alertent sur l’impérieuse nécessité d’agir.

 

Pour faire reculer durablement ces discriminations, des directions doivent être suivies. Elles pourraient se décliner en trois axes: tout d’abord, et c’est la base, l’éducation au respect via des programmes scolaires qui visent à lutter contre les préjugés, les représentations, les stéréotypes sexistes et homophobes, dès le plus jeune âge; ensuite, l’ouverture du droit au mariage et à l’adoption pour les couples homosexuels, et je me félicite que le nouveau pouvoir en France se soit engagé à mener à bien cette réforme; enfin, les injures homophobes et transphobes pourraient légalement être sanctionnées, au même titre que les injures racistes.