Madame la Présidente, Monsieur le Président Barroso, Monsieur Van Rompuy,

je voudrais d’abord dire qu’en ce qui concerne la stratégie 2020, tout le monde est d’accord sur les objectifs. Mais le problème de notre continent aujourd’hui, c’est qu’il sort d’une crise grave et que sa caractéristique, c’est que nous avons une croissance globalement extrêmement faible, voire négative.

Cela nécessite donc une prise de conscience politique, et cela a deux objectifs pour moi. Le premier, c’est comment on s’organise politiquement. Et là, vous avez aux postes qui sont les vôtres, deux responsabilités majeures: animer une coordination des politiques économiques – c’est absolument nécessaire -, fixer des objectifs avec des outils pour les réaliser.

Et c’est là que j’en viendrai au deuxième élément qui, pour moi, est essentiel, et il sera en même temps une question. Pour réaliser des objectifs dans une politique publique, il faut un budget. Aujourd’hui, l’Europe est confrontée à ce dilemme: les États ont des déficits importants et plus leurs déficits sont importants, moins ils mettront au pot commun de l’Europe. Ce faisant, moins nous avons de capacité de pouvoir relancer notre croissance.

Comment sortons-nous de ce dilemme? C’est la question que je vous pose. Elle s’appuie sur deux éléments. Premièrement, quelles sont les lignes directrices que vous défendrez au moment de la discussion sur les perspectives budgétaires face aux États? Deuxièmement, êtes-vous en capacité d’aller vers des innovations qui permettent à la Banque européenne d’investissement, comme à la BERD, de prendre beaucoup plus de responsabilités et, pourquoi pas, à l’Europe de pouvoir emprunter pour financer cette nécessité qui est la croissance de demain?