Alors que quatre raffineries Total sur six ont repris le travail, le doute continue de planer sur le cas de la Raffinerie des Flandres à Dunkerque, et au-delà, sur l’ensemble du raffinage français. Les salariés de Dunkerque-Mardyck attendent désormais la tenue du comité d’entreprise prévu le 8 mars.

Au moment même où l’on apprend les insolents bénéfices dégagés par Total en 2009 – à hauteur de 7,8 milliards d’euros -, une décision de fermer le site de Dunkerque serait difficilement justifiable et purement inacceptable. Si la fermeture complète du site de Dunkerque est actée, c’est l’avenir de 10 % de l’activité du port et de 800 emplois (en incluant les sous-traitants) qui est menacée.

Après les arguments apportés par Christophe de Margerie, président du groupe Total, dans sa lettre de réponse adressée à Gilles Pargneaux, c’est au tour du ministre de la « désindustrialisation », Christian Estrosi d’essayer de s’expliquer sur ce que l’eurodéputé qualifie de « tentative de sabotage de l’outil industriel français ». Dans son courrier, le ministre a assuré s’inquiéter du sort des salariés de la Raffinerie des Flandres et des sous-traitants sans pour autant affirmer être parvenu à des engagements précis de Total : aucun chiffre n’est précisé, aucun calendrier n’est avancé.

Gilles Pargneaux, également membre du bureau national du Parti socialiste, dénonce le manque d’implication et de fermeté du ministre et du gouvernement à l’égard de Total. Il rappelle que le Parti socialiste a fait des propositions pour traiter de tels cas, c’est-à-dire des entreprises qui, en pleine crise, annoncent des licenciements et des plans sociaux alors qu’elles continuent de verser des dividendes à leurs actionnaires ou rachètent leurs propres actions.

Ces propositions s’appliquent parfaitement à la situation du site de Total et devraient être mises en œuvre en urgence par le gouvernement. Elles concernent :

– le remboursement des aides publiques reçues cinq ans avant toute ouverture de procédure de licenciements ;

– l’obligation de proposer un plan de sauvegarde de l’emploi qui assure le reclassement et la reconversion dans un emploi de catégorie équivalente de l’intégralité des salariés concernés, et qui finance la réindustrialisation des sites affectés ;

– le cas échéant, en cas de mauvaise fois de la direction, la mise sous tutelle par le tribunal de grande instance.