Stéphane Le Foll (S&D). – Madame la Présidente, Madame la Commissaire, nous sommes tous réunis ce matin pour dire notre colère. Il y a peut-être des justifications juridiques à la décision qui a été prise, mais sur un plan politique, celle-ci n’a aucun sens et, politiquement, il est injustifiable, dans la crise que nous connaissons, dans la situation dans laquelle nous sommes, de voir baisser, comme vous le proposez, ce budget consacré à l’aide alimentaire, c’est-à-dire l’aide aux plus démunis. Vous ne pouvez pas en rester là. C’est impossible! Ce Parlement, tous groupes confondus, vous demande de prendre des décisions qui soient à la hauteur de l’enjeu. Ce n’est pas une question de 500 ou de 100 millions; il s’agit, au minimum, de maintenir le niveau précédent de l’aide alimentaire. Dans tous les pays, les demandes sont de plus en plus importantes.

J’ajouterai un point sur la question agricole: là aussi, je m’adresse à la Commission. La question des stocks agricoles n’est plus la même qu’il y a dix, quinze ou vingt ans, avec des stocks d’intervention qui faisaient pléthore de produits. Aujourd’hui, nous avons besoin, dans le cadre européen, d’une politique de stocks de sécurité alimentaire, à la fois pour l’Europe et pour le reste du monde. Et quand je le dis, c’est au vu de la situation de la faim dans le monde et de la situation que nous connaissons aujourd’hui en Europe. Ces deux messages sont clairs! Vous devez revenir à un niveau budgétaire décent, qui permette de régler ce problème et, au niveau de la politique agricole, la Commission doit, dorénavant, faire des propositions claires pour qu’on mette en place ce que nous appelons des stocks de sécurité alimentaire.

Oui, l’accès à l’alimentation, à l’aube du vingt-et-unième siècle, est un problème majeur, que ce soit en Europe ou dans le reste du monde. Ce Parlement, aujourd’hui, ce matin, vous envoie un message très clair. Soyez à la hauteur de ce défi essentiel!