Pervenche Berès (S&D). – Monsieur le Président, Monsieur le Vice-président, puis je vous charger d’un message pour notre Président, pour le remercier et le féliciter pour son intervention au Conseil européen? Je crois en effet qu’il a fortement marqué les débats en posant la question fondamentale pour l’identité européenne, à la fois celle du modèle social européen et celle de la légitimité démocratique des processus engagés. Ce Conseil européen a été marqué par la signature d’un traité alors que même l’un des gouvernements les plus fervents partisans d’une stratégie « Merkozy » se trouve aujourd’hui en difficulté. Ni l’Espagne ni les Pays-Bas ne pourraient, me semble-t-il, raisonnablement appliquer ce traité.

 

Mais j’ai compris, Messieurs les Présidents, que parallèlement, tout d’un coup, les responsables auraient découvert qu’il faut aussi parler de croissance, mais pas de la même manière, pas avec les mêmes règles d’or, avec des règles molles. Permettez moi de vous dire qu’il n’y aura pas davantage de croissance si vous ne faites que la règle du marché intérieur, qui n’est qu’une règle d’intégration négative, alors même que vos conclusions tournent le dos à l’équilibre qui était inscrit dans la stratégie Europe 2020, que vous détricotez, et que vous réécrivez moins de deux ans plus tard. Il n’y aura pas plus de croissance avec la destruction du modèle social européen. Il n’y aura pas plus de croissance, alors que ceux qui prétendent vouloir faire de la protection sapent les bases qui font l’identité européenne. Il y aura plus de croissance si vous pensez d’abord emplois, stratégies industrielles communes, communauté européenne de l’énergie, lutte concrète contre l’évasion fiscale, au lieu d’attendre des mois et des mois avant de négocier et de dénoncer les stratégies unilatérales de certains États membres. Il n’y aura pas de croissance s’il n’y a pas de cohérence des engagements des États membres au moment où nous négocierons les perspectives financières et la mise en place d’une ressource propre sur la base d’euro obligations et sur la base d’une taxation des transactions financières.