Pervenche Berès, au nom du groupe S&D. – Madame la Présidente, Monsieur le Commissaire, vous avez reçu, le 14 décembre, la mission de préparer une feuille de route pour l’achèvement de l’Union économique et monétaire, en partenariat avec le président Van Rompuy. Cette feuille de route comportait quatre dimensions. Le collège a mis sur la table deux propositions sous votre responsabilité et se refuse à mettre sur la table le texte que nous attendons sur le volet social. Or, lorsque je vois la situation en termes de chômage au sein de l’Union européenne, je constate qu’elle marque l’échec de votre politique. Et le silence du Collège en matière de dimension sociale de l’Union économique et monétaire marque l’échec de la présidence de M. Barroso, de cette Commission.

Vous ne sortirez pas de la situation de déséquilibre dans laquelle nous sommes, qui n’est pas qu’un déséquilibre macro-économique. Cessez de garder l’œil rivé sur les déficits publics et la dette. La question des déséquilibres sociaux est tout aussi importante. Parfois, le pire et le meilleur nous viennent des États-Unis. Regardez comment les États-Unis ont reconstruit leur économie. C’est grâce aux stabilisateurs automatiques. Eh bien, nous vous demandons de faire la même chose en matière sociale, au plan européen, car cette crise a des origines sociales, elle a des conséquences sociales, et vous ne sortirez pas de cette crise sans introduire cette dimension sociale, sans mettre en place un stabilisateur automatique en définissant un minimum d’indemnités-chômage. C’est une mesure juste, c’est une mesure efficace, et c’est celle qui vous permettra, justement, de corriger ces déséquilibres macro-économiques que vous n’arrivez pas, avec votre politique, à compenser.

Après la Deuxième Guerre mondiale, nous étions aussi dans des situations de crise quasiment aussi graves que celles que nous connaissons aujourd’hui. Et c’est grâce au Welfare state que nous avons rétabli la situation. Vous avez aujourd’hui la chance, la possibilité, si le Président Barroso voulait bien nous entendre, de mettre en place l’équivalent et l’embryon de cela; c’est ce stabilisateur automatique. Nous vous demandons de lancer, non pas vous, car nous ne vous faisons pas confiance pour le faire, mais la Commission européenne, sous la responsabilité du commissaire Andor, la mise en place de ce stabilisateur automatique. Travaillez-y! Il y avait un embryon dans le blue print. Voilà une bonne idée que vous avez immédiatement abandonnée. Il faut la relancer. Il faut que cette Commission prépare le travail du prochain mandat, avec un livre vert sur le stabilisateur automatique.