Pervenche Berès (S&D). Madame la Présidente, Monsieur le Commissaire, nous sommes ici dans un débat d’orientation et le Parlement européen a voulu vous faire passer un message. Mais entretemps, le monde bouge et la question des retraites est évoquée par ailleurs. Je veux évidemment mentionner ici la référence à une retraite uniformisée, à l’échelle européenne, à 67 ans, qui est faite dans le pacte de compétitivité. Nous voyons bien que si c’est à partir de là que nous construisons l’Europe sociale, et bien, nous la construirons contre les peuples et ce n’est pas ce que nous voulons.

Dans le rapport de Mme Oomen-Ruijten, nous indiquons d’autres orientations sur beaucoup de points et je vous demande, au nom de la commission de l’emploi et des affaires sociales, d’en tenir compte lorsque vous élaborerez la position de la Commission autour d’un livre blanc, s’agissant notamment de la prise en compte de la question du genre, que vous n’avez pas suffisamment développée dans votre livre vert. Nous évoquons aussi l’idée que le meilleur moyen de régler la question des retraites est de favoriser l’emploi et que plutôt que de s’attacher à l’âge légal de départ à la retraite, il faut tenir compte de l’âge réel.

Mais le rapport de Mme Oomen-Ruijten contient pour nous, socialistes français, une indication qui nous pose problème et sur laquelle nous ne pourrons pas marquer notre accord. Vous comprendrez que, pour nous, l’idée que l’augmentation de l’espérance de vie doit indexer automatiquement l’âge légal de départ à la retraite constitue une régression en termes de droits sociaux que nous ne pouvons pas soutenir.

Enfin, permettez-moi un dernier mot pour vous dire que, sans dialogue social, sans association des partenaires sociaux à l’ensemble de cette négociation, nous irons dans le mur.