Pervenche Berès, au nom du groupe S&D. – Monsieur le Président, avec mon collègue M. De Castro, qui préside la commission de l’agriculture et du développement rural, et en tant que présidente de la commission de l’emploi et des affaires sociales, nous avons voulu à nouveau évoquer ce point ici, en plénière, y compris en tenant compte des premières déclarations faites au nom de l’ensemble du Collège des commissaires le 15 février, selon lesquelles la Commission entendait utiliser son monopole d’initiative pour remettre sur la table des négociations une proposition permettant de financer ce programme dans le cadre des prochaines perspectives financières.
Vous aurez, sur une telle initiative, le plein soutien de ce Parlement, vous le savez, mais nous vous demandons d’aller plus loin, car nous pensons que ce programme ne peut pas être l’otage des négociations intergouvernementales sur la politique agricole commune, ni suivre à la lettre les arrêts de la Cour sans que l’initiative législative reprenne le dessus. Nous demandons donc que ce programme soit un vrai programme de solidarité, c’est-à-dire qu’il ne vienne pas grever le budget du fonds social européen. Sinon, nous organiserions, je l’ai déjà dit, je le répète, la solidarité des pauvres avec les pauvres. Or ce n’est pas de cela dont nous avons besoin.
Enfin, Monsieur le Commissaire, j’appelle votre attention sur un point: dans ce Parlement, beaucoup soutiennent non pas la conditionnalité macroéconomique – là-dessus vous n’aurez pas notre soutien – mais la conditionnalité thématique, la concentration thématique.
Or la stratégie Europe 2020 comprend un objectif de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Celui-ci fonde totalement la légitimité du financement d’un tel fonds d’aide aux plus démunis par le budget de l’Union. Nous vous demandons d’œuvrer en ce sens, y compris pour convaincre les États membres qui n’en veulent pas. Plutôt que de les compter sur une feuille, convainquez-les, utilisez votre monopole d’initiative pour les faire bouger.