Patrice Tirolien, au nom du groupe S&D. – Madame la Présidente, Monsieur le Ministre, chers collègues, je tiens particulièrement, en premier lieu, à saluer l’action déterminante de notre Haute représentante sur le conflit centrafricain. Aux côtés du gouvernement français, elle a su mobiliser les États membres pour que l’Union européenne apporte une contribution active à la stabilisation de la situation.

La résolution 2134 des Nations unies donne maintenant toute légitimité à l’envoi rapide de cette force européenne sur le terrain. Pourquoi est-ce indispensable?

Tout d’abord, parce que, du strict point de vue de la sécurité, les jours passent et le décompte macabre des victimes des violences interreligieuses fait craindre le pire.

Ensuite, parce que le million de personnes déplacées internes et les faibles récoltes attendues pour cette année font peser un vrai risque humanitaire. Sur ce point, les 366 millions d’euros que l’Union européenne et l’ONU sont parvenues à lever récemment devraient permettre de couvrir 90 % des besoins humanitaires en République centrafricaine pour 2014.

Enfin, parce que dans ce contexte, la transition politique actuellement en marche est une opération extrêmement périlleuse. La formation du gouvernement fera forcément des déçus car la Seleka a déjà promis qu’elle ne resterait pas éternellement inactive si elle est écartée du pouvoir et que le cycle infernal des représailles se poursuit.

Voilà pourquoi nos efforts diplomatiques devront s’attacher à accompagner des initiatives de relance du dialogue politique que prendront l’Union africaine et la Communauté économique des États d’Afrique centrale.