Madame la Présidente, mes chers collègues,
le Conseil ECOFIN a approuvé hier le principe du semestre européen. Comme fédéraliste, je ne peux que me réjouir d’une telle avancée, mais coordonner les politiques budgétaires est une chose, en définir le contenu en est une autre et, à cet égard, le renforcement du pacte de stabilité et de croissance est une grave erreur.
La cure d’austérité dogmatiquement imposée à toute l’Europe, fait déjà sentir ses premiers effets. L’Espagne et l’Irlande s’enfoncent toujours plus dans les difficultés et l’étude Markit, publiée fin août, montre que cette cure est responsable de la stagnation de la croissance européenne, y compris bientôt de la croissance allemande.
Le train de mesures répressives qui se profile au menu du prochain ECOFIN informel est plus grave encore. Imposer des sanctions financières automatiques à des États déjà confrontés à des problèmes budgétaires est irresponsable. Cela conduit tout droit à alimenter dans chaque État membre les critiques vis-à-vis des contributions nationales au budget de l’Union.
Le premier refus de l’austérité, deux millions et demi de citoyens l’ont exprimé dans les rues de France hier. Alors qu’il faudrait préserver les amortisseurs sociaux et apporter à l’Union la paix sociale nécessaire à la reprise, le Conseil et la Commission jouent au pyromane. Mesurent-ils seulement l’impact de telles décisions sur l’euroscepticisme de plus en plus partagé par les citoyens?
Au nom de la construction européenne et des citoyens pour laquelle elle se fait, il faut prendre conscience, mes chers collègues, que le renforcement du pacte de stabilité est une aberration économique. Il est aussi une grave erreur politique.