Monsieur le Président, chers collègues,

la politique commerciale va être un élément majeur de la politique extérieure de l’Union. Cette politique commerciale est aujourd’hui malheureusement le symbole de la disparition de l’intérêt communautaire, puisqu’elle n’est que l’addition des intérêts nationaux.

Au moment où nous souhaitons que l’Europe défende ce qui fait ses valeurs solidarité, justice sociale , où nous souhaitons que l’Europe puisse intégrer dans ses accords commerciaux les droits sociaux, les droits environnementaux, la défense des droits de l’homme, la défense des droits syndicaux, on s’aperçoit que la Commission n’a comme proposition à nous faire que des accords qui considèrent qu’il n’y a que le marché et le commerce comme fin en soi, ce qui est, pour ma famille politique, inacceptable.

Au moment où nous souhaitons que cette politique commerciale puisse intégrer la politique industrielle et les effets qu’elle peut avoir sur les politiques de l’emploi, nous nous apercevons que la Commission n’a donné aucune garantie sur ces points dans les propos tenus ce matin par le président de la Commission. Mais ceci, malheureusement, ne me surprend pas. Rien n’a été dit quant à la clause sociale horizontale, quant à la défense des services publics, quant à la manière de voir l’Europe à nouveau changer de politique ou avoir une politique totalement différente.

Pour conclure mon propos sur ces questions, Monsieur Barroso, j’estime que la confiance s’établit dans un rapport à deux. Vous n’avez pas donné, ce matin, dans vos propos, ce qui ferait que nous puissions vous accorder notre confiance. Sachez que n’ayant pas donné ces garanties, je ne peux pas vous donner la garantie que la confiance pourra vous être accordée par nous.