Jean-Paul Denanot, rapporteur pour avis de la commission des budgets. – Monsieur le Président, j’appelle aujourd’hui notre Parlement à intégrer dans sa réflexion trois axes particulièrement importants.

Premièrement, la question des dépenses des États, engendrées par les politiques liées à l’aide à l’alimentation, à la défense européenne et aux coopérations internationales, par exemple, devrait pouvoir être sortie des critères de convergence pour permettre de nouveaux investissements.

Deuxièmement, les politiques économiques de l’Union européenne, et en particulier de la zone euro, ne peuvent se cantonner au strict respect des critères aujourd’hui obsolètes et inefficaces. La réduction du déficit public doit se faire par la hausse des recettes fiscales en luttant contre la fraude fiscale, précisément, et en taxant davantage les transactions financières.

Troisièmement, aujourd’hui, il est temps pour l’Union européenne d’envisager la mutualisation des dettes souveraines excédant les 60 % fixés par les critères de convergence. Imaginons, par exemple, un fonds financier commun aux 19 pays de la zone euro qui permettrait alors de pouvoir, au moins partiellement, renégocier leurs dettes communes.

Jean Monnet disait dans ses mémoires: «Quand les hommes se trouvent dans une situation nouvelle, ils s’adaptent et changent. Mais aussi longtemps qu’ils espèrent que les choses pourront rester en l’état ou faire l’objet de compromis, ils n’écoutent pas volontiers les idées neuves». Écoutons les paroles de ce grand homme.