Catherine Trautmann (S&D). – Monsieur le Président, je ne vais pas me livrer à un exercice de politique politicienne – je veux rassurer M. Reul – car je pense que ce traité nous met en situation d’échec et je le regrette profondément.

 

Je le regrette parce qu’il est inefficace pour répondre au marché face à la crise car il ne restitue pas la confiance. Nous observons pendant la même période, les problèmes de la Grèce et du Portugal. Nous voyons deux pays, qui sont les plus grands contributeurs à notre budget, la France et l’Allemagne, qui divisent par deux leur taux de croissance. Nous entendons que c’est la rédaction de ce traité qui, normalement, aurait dû arranger les choses et rassurer tout le monde, y compris la population. En réalité, c’est l’action de la BCE, qui a mis des liquidités, à hauteur de 500 milliards, à disposition des banques, qui a eu un effet positif.

 

Mais il nous faut, dans ce Parlement, nous rendre compte que nous devons être cohérents. Nous sommes mandatés par nos électeurs; et nos électeurs, ce sont les retraités surendettés, ce sont les salariés qui ont défilé dans les rues de Bruxelles, ce sont les chômeurs qui attendent du travail, ce sont les jeunes qui veulent avoir une perspective. Nous ne pouvons nous contenter de critiquer un traité qui est axé uniquement sur la discipline budgétaire, sur la sanction, et qui, pire, introduit un gouvernement des juges au détriment de la souveraineté des parlements nationaux. Nous devrions, nous députés au Parlement européen, nous insurger contre ces résultats et faire des propositions.

 

J’ai, quant à moi, des propositions à faire. Il ne s’agit pas seulement de condamner. Je crois, Monsieur le Président, que ce que nous pouvons proposer aujourd’hui pour l’Europe, c’est un cercle vertueux, un pacte européen de responsabilité, de gouvernance et de croissance. Il faut renégocier ce traité, sur des bases qui permettent une véritable coordination des politiques économiques, comprenant des projets industriels pour faire travailler nos usines et nos salariés, des projets dans le domaine de l’énergie et de l’environnement, la création des euro-obligations, qui ont été lamentablement oubliées ou biffées, et une régulation financière. Il faut de la justice, il faut de la solidarité. Voilà ce que nous devons défendre dans ce Parlement.