Catherine Trautmann (S&D). – Monsieur le Président, ce prochain Conseil doit clôturer la première phase du semestre européen 2013 pour la coordination des politiques budgétaires et économiques des États membres.

La première chose que nous pouvons en attendre est qu’il ne vienne pas ajouter de l’austérité à l’austérité, en préconisant un calendrier de réduction des déficits qui laisse les États membres exsangues.

Il serait inacceptable que les conclusions du Conseil s’orientent vers un ensemble de mesures si drastiques qu’elles empêcheraient les États membres d’engager des réformes structurelles, qui sont pourtant essentielles à la relance.

Il y a plusieurs mois, le think tank Bruegel, qui n’est pas vraiment gauchiste, appelait déjà la Commission à reporter d’un an la date butoir de retour à la règle en raison de la croissance faible, voire nulle, dans de nombreux pays de la zone euro et du risque récessif d’un ajustement trop serré.

Il ne s’agit pas d’un débat théorique sur la coordination des politiques budgétaires. Il s’agit, ici, de se donner les moyens de la solidarité. C’est cela que nous, socialistes et socio-démocrates, cherchons à obtenir en faisant primer la solidarité. Solidarité face à l’austérité pour les sans-emploi, les jeunes, les plus démunis et, plus généralement, pour toutes les catégories de population qui sont durement touchées par la crise.

Je l’ai dit, la première mesure à prendre est d’ajuster les calendriers, mais nous pouvons aller plus loin en prenant un engagement, celui de doter le budget européen de véritables ressources propres pour s’affranchir des logiques purement étatiques.

Nous ne baissons pas pavillon non plus en ce qui concerne l’exclusion des investissements du calcul du déficit structurel, en particulier de l’investissement que constitue la contribution des États membres au budget de l’Union.

J’ai bien écouté M. Barroso qui a dit: « La croissance est le moyen de relever les normes et les niveaux de vie de la vie sociale en Europe. » Je crois, en effet, que la Commission doit déployer tous les efforts pour faire en sorte que l’équilibre entre redressement et croissance soit la clé de notre réussite et, en même temps, la possibilité d’un retour à l’espoir pour les Européens.