Madame la Présidente, chers collègues, nous avons décrété l’état d’urgence climatique, nous avons voté le pacte vert il y a tout juste un mois de cela et demain, on nous demande quoi? On nous demande de voter un accord de libre-échange de plus, comme si de rien n’était.

Cet accord, contrairement à nos promesses écrites noir sur blanc dans la résolution sur le pacte vert européen, ne comprend aucun mécanisme contraignant concernant le chapitre «Développement durable». Alors la question qui se pose à nous est simple: accordons-nous le moindre prix à nos paroles, à nos propres paroles?

Chers collègues, le Viêt Nam enferme les activistes écologistes, les syndicalistes, les défenseurs des droits humains. L’un d’entre eux, Pham Chi Dung, a été arrêté précisément parce qu’il nous a écrit une lettre pour nous demander de ne pas signer l’accord en l’état. Si vous n’accordez aucun prix à vos propres paroles, ayez la décence d’accorder du prix à ses paroles à lui. Ne validez pas l’accord tant qu’il est en prison pour nous avoir parlé.

Chers collègues, il y a quelque chose au-dessus du dieu Commerce. Il y a notre avenir à tous, il y a nos principes. Hé bien demain, c’est l’occasion de le démontrer.