Le Parlement européen s’est exprimé aujourd’hui sur le processus de coordination des politiques économiques dit « semestre européen ».

Pour Pervenche Berès, Présidente de la commission de l’emploi et des affaires sociales, « deux messages doivent être entendus : le premier, c’est l’urgence d’un accord sur une garantie européenne pour la jeunesse qui permettra à un  jeune de se voir proposer un travail, une formation ou un apprentissage après une période de chômage de quatre mois. Le deuxième, c’est la nécessité de tenir compte dans les  rythmes de consolidation de ce que nous avons observé, à savoir l’effet contreproductif des programmes d’austérité. Pourquoi une majorité conservatrice et libérale s’est elle formée dans ce Parlement pour refuser ce constat ? L’Europe ne peut pas se permettre d’être le seul espace encore en crise ! » s’insurge l’eurodéputée.

« Avec la rapporteur Elisa Ferreira, nous condamnons l’alliance paradoxale et contre nature des conservateurs et libéraux pro-européens et des eurosceptiques qui s’est faite au détriment du rapport dont elle avait la charge. Les recommandations quant à la gouvernance économique, au renforcement du rôle du mécanisme européen de stabilité, au saut démocratique, au rôle du Parlement européen dans le semestre européen et dans l’examen annuel de la croissance, à la lutte contre l’évasion fiscale… tout cela a disparu par la faute de l’attitude cynique et irresponsable de certains dans les rangs de la droite.  » s’indigne Liêm Hoang-Ngoc.

« Pourtant, les eurodéputé-e-s socialistes et démocrates européens, constructifs et pragmatiques, se basaient sur les règles voulues par la droite et que nous avions combattues à l’époque – le six-pack – car nous les estimons tout de même aujourd’hui mieux adaptées à la situation que les actuelles recommandations de la Commission. Il ne s’agit même pas pour nous d’utiliser le volet flexible du six-pack, il s’agit d’appliquer le six-pack et rien que le six-pack : là où la Commission européenne veut que les Etats réduisent de 1,5 point de PIB leur déficit en pleine récession, le six-pack recommande « seulement » une réduction de 0,5 point de PIB » ajoute l’eurodéputé.

« Chers collègues conservateurs et libéraux, je vous invite à la cohérence : on ne peut pas ovationner François Hollande le mardi et voter de tels textes le jeudi ! il est temps d’ouvrir les yeux sur la situation dramatique dans laquelle se trouvent chaque jour davantage de citoyens », assène Catherine Trautmann, Présidente de la délégation socialiste française au Parlement européen.