Le Parlement européen s’est exprimé aujourd’hui sur les 6 textes du « Paquet Gouvernance Economique ». La délégation socialiste française est farouchement opposée à 5 de ces 6 rapports, car ils constituent à ses yeux une mauvaise réponse à la crise.

 

« On a rarement vu un paquet législatif porter plus mal son nom. Ce n’est pas du tout de gouvernance économique qu’il s’agit dans ces 6 textes. Le seul objectif est de durcir le pacte de stabilité, empêchant ainsi les Etats Membres de relancer leur économie » analyse Liêm Hoang-Ngoc, contre rapporteur socialiste sur l’un des textes concernés. « Donner à la Commission le pouvoir de sanctionner presque automatiquement les Etats Membres considérés comme des mauvais élèves est pour nous inacceptable, tout comme la réduction des salaires et la suppression progressive des acquis sociaux ».

 

« Les propositions de l’alliance eurosceptique, libérale et conservatrice visant à durcir aveuglément le texte proposé par la Commission sont d’autant plus choquantes que leurs politiques ont creusé des déficits abyssaux par des baisses d’impôts aussi injustes qu’inefficaces : ils enrichissent ainsi deux fois les plus riches, qui détiennent également la dette des Etats. », ajoute l’eurodéputé.

 

« La droite européenne n’a pas peur des contradictions : elle fait de grandes déclarations sur la stratégie Europe 2020, mais elle s’oppose aux propositions favorables à une stratégie européenne de croissance et de création d’emploi », précise Pervenche Berès, Présidente de la commission de l’emploi et des affaires sociales. « Ces textes constituent aussi un enjeu démocratique majeur : pour qu’il existe une gouvernance économique européenne, un espace de débat public doit exister. Le refus du Conseil de voir le Parlement européen intervenir, à travers des actes délégués, dans la définition des indicateurs macroéconomiques, témoigne une fois de plus de la stratégie de l’ombre qu’affectionne la droite ».

 

Pour Catherine Trautmann, Présidente de la délégation socialiste française, « Ce Paquet législatif sera analysé par tous les salariés européens, c’est pourquoi les députés européens doivent être à l’écoute de cette indignation qui monte dans toute l’Europe ». « En abdiquant face aux diktats des agences de notation, la majorité conservatrice de ce Parlement rate le rendez-vous que nous avons avec l’histoire de l’Union économique et monétaire » ajoute l’eurodéputée, « c’est pourquoi, face à cela, les socialistes proposent une alternative claire : les prochaines échéances électorales seront décisives pour l’avenir de l’Europe ».