Gilles Pargneaux (S&D). – Madame la Présidente, Monsieur le Commissaire, vous le dites souvent, Monsieur le Commissaire, l’espérance de vie des Européennes et des Européens augmente fortement. Dans le même temps, la préoccupation des Européennes et des Européens qui veulent la sécurité alimentaire, c’est-à-dire savoir ce qu’ils mangent, ce qu’ils ont dans l’assiette, est de plus en plus importante.

Par conséquent, voilà une mesure – et c’est la résolution qui le dit – de protection de la santé des Européennes et des Européens qui est en jeu et que nous devons avoir en tête. Il ne s’agit bien évidemment pas de protectionnisme, il s’agit, par la mise en place de ce système de traçabilité pour les plats préparés mais aussi pour les produits laitiers, de favoriser la protection de la santé des Européennes et des Européens, comme ils nous le demandent.

90 % des consommateurs européens interrogés souhaitent connaître l’origine de la viande utilisée dans leurs plats préparés. Effectivement, malgré votre volontarisme, Monsieur le Commissaire, la Commission hésite parce que l’industrie agroalimentaire table sur une augmentation des coûts de 20 à 50 %. Or, on le sait, des études ont été faites, il ne s’agit aucunement d’un surcoût de 20 à 50 %, mais seulement de 0,015 centime d’euro pour une barquette de lasagne à 2,20 euros.

Je pense, Monsieur le Commissaire, que c’est le moment d’y aller. Allons-y, en permettant une plus grande sécurité alimentaire grâce à la mise en œuvre de ce système de traçabilité. Ce faisant, nous contribuerons à cette belle et grande image de l’Union européenne, qui sera alors protectrice de la santé de nos consommateurs.

Gilles Pargneaux (S&D), réponse « carton bleu ». – Il y a des chiffres qui parlent d’eux mêmes. Selon une enquête récente de février 2016, 54 % des plats préparés ne mentionnent pas la viande utilisée; 74 % des plats contenant du poulet, 75 % des saucisses de Strasbourg et 92 % des sandwichs au jambon ne précisent pas l’origine de la viande qu’ils contiennent. Or, nous avons connu ces dernières années des scandales, des mafias qui se sont organisées, et – je le sais et vous le savez, toutes et tous – nous avons été, au cours du mandat précédent, confrontés au cas d’animaux qui avaient été élevés aux antibiotiques et qui, pourtant, étaient entrés illégalement dans la chaîne alimentaire.