Le Parlement européen a adopté aujourd’hui deux textes du paquet Fit for 55, l’un visant à accélérer le déploiement des énergies renouvelables, l’autre à réduire la consommation d’énergie. Pour rappel, le paquet Fit for 55 a l’ambition de mettre à jour les législations existantes en matière de climat et d’énergie afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55% d’ici à 2030.

« Dans le contexte de la guerre menée par M. Poutine en Ukraine et la flambée des prix de l’énergie qui en résulte d’une part, et d’un été catastrophique sur le plan du climat d’autre part, il y a urgence, et nous nous félicitons que ces textes aboutissent, même si l’on peut regretter le temps perdu et le manque d’ambition, notamment chez les libéraux et la droite européenne » explique Nora Mebarek, eurodéputée socialiste en charge de la commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie.

Concernant les énergies renouvelables, l’objectif est que leur part atteigne les 45% dans le mix énergétique d’ici à 2030.

« Dans ce texte, nous avons porté une bataille cruciale : parce que nous jugeons prioritaire de nourrir les gens plutôt que les voitures, nous avons proposé de suspendre temporairement la production d’agrocarburants afin de réorienter des produits agricoles vers l’alimentation. L’équation est en effet simple à résoudre : la Russie et l’Ukraine représentent 8% de la production mondiale de céréales. Or, 8% de cette dernière servent à fabriquer des agrocarburants. Nous dénonçons les votes de ceux qui ont refusé de lutter efficacement et concrètement contre l’inflation alimentaire et le risque de famine qui devient insupportable pour bon nombre des citoyens européens, en atteignant 13,2% sur un an à l’échelle européenne et qui menace de nombreux pays en développement. Rendre flexibles les politiques de promotion des agrocarburants est pourtant une solution envisagée par de nombreux experts de la sécurité alimentaire au niveau international : ils seront coresponsables de la mort d’êtres humains sur la planète » dénonce Éric Andrieu, eurodéputé socialiste, auteur des amendements sur le sujet.

Concernant la révision de la directive relative à l’efficacité énergétique, le Parlement européen se prononce pour réduction de la consommation énergétique d’au moins 40% d’ici à 2030 (consommation finale) et de 42,5% (consommation primaire) par rapport aux projections de 2007.

« Maintenant que nous avançons dans la détermination des objectifs, il reste à régler la question cruciale des moyens : il faut maintenant investir massivement. Avec l’inflation des prix de l’énergie, si nous avions fait ces choix il y a quelques années l’hiver ne s’annoncerait pas aussi rude. Et nous ne financerions pas des assassins et des tyrans » concluent les membres de la délégation de la gauche sociale et écologique.