Comment peut-on attendre de l’Europe qu’elle prenne à bras le corps la question de la sécurité, de l’emploi des jeunes, du changement climatique, de la crise agricole, de la recherche, de la défense, de l’accueil des réfugiés ou des catastrophes naturelles comme l’ouragan Irma, tout en lui refusant chaque année les moyens pour le faire ? C’est l’impossible équation que le Conseil impose chaque année à l’Union, l’obligeant de fait à opérer des sacrifices entre ses programmes qui décrédibilisent l’Union toute entière.

La procédure budgétaire pour 2018 connaît une aggravation. Alors qu’il dresse une longue liste de priorités politiques pour l’Europe, souligne l’importance de soutenir la croissance et l’emploi, et de relever le défi migratoire, le Conseil est déterminé à opérer des coupes budgétaires sans précédent pour 2018, à hauteur de 1,2 milliard d’euros. Le projet de la Commission se voit sabré, notamment dans les programmes majeurs comme la recherche (-750 millions d’euros pour Horizon 2020), les infrastructures (-100 millions d’euros pour le Mécanisme pour l’Interconnexion en Europe), les programmes de coopération et de développement, ou encore la politique de cohésion (-240 millions d’euros).

Nous, eurodéputés socialistes et radicaux, ne pouvons nous résoudre à accepter ces saignées, qui menacent des pans entiers des priorités européennes. Face à l’impossible équation de « faire plus avec moins de moyens », le Parlement va devoir jouer pleinement de son rôle de codécideur, le budget 2018 dépendant de son vote, afin que l’Union puisse continuer à répondre autant que possible aux défis du moment. Nous le réaffirmons : il ne peut y avoir de nouvelles politiques sans nouvelles ressources correspondantes.