Le Parlement européen a débattu pendant cette session plénière à Strasbourg de la situation en Ukraine, près de trois ans après le début de l’agression russe. Depuis le 24 février 2022, la Russie de Vladimir Poutine a poursuivi une guerre totale en Ukraine : bombardements des infrastructures civiles, crimes de guerre, déportations, campagnes de désinformation massives.

Aujourd’hui, nous sommes face à un moment de bascule. Alors que Donald Trump initie des négociations en direct avec Vladimir Poutine et promet déjà d’imposer des concessions majeures à Kyiv, c’est tout l’arrière-front occidental qui menace de s’effondrer. L’Europe doit réagir d’urgence, s’imposer à la table des négociations en démontrant sa pleine détermination à défendre l’Ukraine. L’Union n’a pas le droit de répéter les erreurs de 1938 : céder au tyran qui déclenche les guerres ne fait que nourrir son appétit.

Renforcer le soutien militaire et financier à la résistance ukrainienne

Le Parlement européen a maintes fois appelé à une augmentation immédiate et significative des livraisons d’armes à l’Ukraine. Aujourd’hui, alors que le soutien américain s’évapore sous l’influence de Trump, l’Europe doit prendre ses responsabilités pour ne pas condamner l’Ukraine – et à terme, notre propre sécurité.

Aussi nous réitérons nos appels à la mise en place d’un emprunt européen de 500 milliards d’euros pour la défense, à l’intensification de la production d’armements et à la saisie immédiate des avoirs publics russes gelés en Europe pour financer la résistance ukrainienne.

Durcir les sanctions contre le régime de Poutine

L’arsenal de sanctions mis en place par l’UE est un premier pas, mais il reste encore insuffisant. La résistance économique européenne doit être menée avec la même détermination que la résistance militaire ukrainienne. Il est impératif :

– D’utiliser les actifs russes gelés pour financer l’effort de guerre et la reconstruction de l’Ukraine.

– D’étendre les sanctions aux secteurs stratégiques de l’économie russe qui ne sont toujours pas couverts, comme le gaz naturel liquéfié ou l’uranium.

– De lutter plus efficacement contre le contournement des sanctions par certains États et entreprises.

Chaque hésitation ne fait qu’encourager le Kremlin à poursuivre son entreprise destructrice.

Lutter contre la désinformation et les ingérences russes

Poutine ne mène pas seulement une guerre militaire : il attaque aussi nos démocraties dans une stratégie de guerre hybride visant à ébranler nos systèmes politiques. L’union doit protéger les citoyens européens contre les campagnes de désinformation, les ingérences dans les élections européennes, la manipulation de l’opinion publique.

Aujourd’hui, comme le 24 février prochain, le message des Européens à l’Ukraine doit être clair : l’Europe ne la lâchera pas. L’avenir de notre continent se joue dans les jours et semaines à venir, il est temps de prendre notre destin en main.