Le gouvernement de Nicolas Sarkozy vient de soutenir un compromis, au « Conseil affaires sociales », lundi, qui permet de passer d’une durée de temps de travail maximale en Europe de 48h à 65h avec accord collectif et jusqu’ à 78h en dehors de toute négociation collective. Les Belges, les Chypriotes, les Hongrois et les Espagnols ont refusé de soutenir cet accord parce qu’ils estimaient qu’il allait dans le sens de la flexibilité mais pas dans celui de la sécurité des salariés européens.

Jean Claude Trichet, ces dernières semaines, à la tête de la BCE estimait, une fois de plus que les salaires ne devaient pas être augmentés dans la zone euro. Ceci, sans réaction du Président français si prompt d’ordinaire à critiquer la banque centrale européenne.

« Ainsi, l’Europe sociale de Nicolas Sarkozy se dessine clairement. C’est celle de la flexibilité, de la dérégulation et du mépris du pouvoir d’achat des salariés« , déclare Yannick Vaugrenard, député socialiste européen.

A la veille de la Présidence française de l’Union, il s’indigne : « Nicolas Sarkozy promet aux Français qu’en travaillant plus, ils gagneront plus. Dans la réalité, à Bruxelles, il favorise le dumping social. »

Harlem Désir, vice-président du PSE, au Parlement européen tire lui aussi la sonnette d’alarme : « C’est la première fois qu’une directive est révisée dans le sens d’une régression sociale marquée. Ce sera au Parlement européen de rejeter ce scandaleux compromis approuvé par le gouvernement français. »

Harlem Désir et Yannick Vaugrenard concluent : « Tout ceci ne préjuge rien de bon à l’approche de la présidence française de l’Union le 1er juillet. »

Strasbourg, le 19 juin 2008