Le sujet fait la Une de l’actualité en France, comme partout dans l’Union européenne : selon Eurostat, plus d’une personne sur cinq en Europe est menacée de pauvreté ou d’exclusion sociale. Plus de 95 millions d’Européens vivent avec moins de 60 % du revenu médian de leur pays, et l’objectif de l’Union de réduire, en 2030, ce chiffre à 75 millions semble de plus en plus inatteignable. Ces Européens, dont la vie est souffrance, dessinent une Europe bien éloignée de son idéal de solidarité.
Ainsi, plus de 12 millions d’Européens bénéficient de l’aide alimentaire et leur nombre ne cesse d’augmenter : les prix explosent et les revenus stagnent. L’effet ciseaux est redoutable pour les Européens ainsi que pour les ONG qui leur viennent en aide.
En France, les Restos du Cœur d’abord, puis la Croix Rouge, ont tiré la sonnette d’alarme : quelques 150 000 personnes vont être privées de l’aide alimentaire des Restos du Cœur, et les quantités seront réduites pour ceux que les bénévoles pourront accueillir. Par ailleurs, l’annonce par la voix d’Olivier Dussopt de la suppression de 15 000 emplois aidés en 2024 va doublement aggraver la situation.
Pour Nora Mebarek, co-présidente de la délégation de la gauche sociale et écologique à l’initiative d’un courrier d’interpellation à Ursula von der Leyen, « au-delà des chiffres, ce sont des femmes, des hommes, des enfants qui souffrent de cette grande précarité et qui dépendent de cette aide essentielle pour survivre. Bénéficiaires de revenus sociaux, retraités, étudiants, chômeurs, salariés précaires, familles monoparentales, réfugiés ; leurs situations respectives sont diverses et s’étendent, au fil de la crise inflationniste, à de nouveaux pans de la population ».
« Si nous voulons une Union forte et unie face aux difficultés, il est urgent de répondre à ce cri d’alarme. Nous pouvons, grâce à la révision actuelle du cadre financier pluriannuel, apporter une solution indispensable en abondant substantiellement le programme de soutien européen à l’aide alimentaire du Fonds Social européen plus » insiste l’eurodéputée.
« La raison d’être de l’Union ne peut s’envisager en laissant les plus fragiles sur le bord de la route, c’est pourquoi j’appelle solennellement Ursula von der Leyen à ne pas détourner le regard de cette urgence et à être au rendez-vous de l’Europe sociale qui sait tendre la main à nos concitoyens malmenés par la vie » conclut Nora Mebarek.