Pervenche Berès (S&D). – Monsieur le Président, Monsieur le Vice-président, je crois qu’il est temps que la Commission incite les deux autres institutions à boucler la deuxième évaluation du programme grec. En cohérence, d’ailleurs, avec les prévisions économiques que l’institution à laquelle vous appartenez a publiées pas plus tard qu’hier, car les chiffres pour la Grèce sont meilleurs que ce que l’on a l’impression d’entendre colporter ici ou là comme mauvaise information à propos de ce pays.
Ce pays a quand même une perspective de croissance de 2,7 % en 2017 et de 3,1 % en 2018 grâce à une multiplication par trois du niveau de l’investissement, ainsi qu’une prévision d’excédent primaire de 3,7 % en 2018, alors qu’on lui en demandait 3,5 %. On a envie de demander, à un certain moment: «Mais, Monsieur le bourreau, jusqu’à quand?»
Je crois qu’il est de la responsabilité de la Commission européenne de cesser ce jeu dans lequel un certain nombre d’États membres veulent l’engager. Un certain nombre d’États membres – on le voit bien – se servent de la Grèce pour mener d’autres débats, pour revenir éternellement, par exemple, sur la question du Grexit. Mais la question est ailleurs: si, à Berlin ou ailleurs, certains veulent sortir la Grèce de la zone euro, qu’ils le disent franchement, qu’on en débatte franchement.
Mais cette espèce de seringue sous laquelle on veut en permanence mettre la Grèce, alors que vos chiffres mêmes donnent raison à ceux qui vous demandent de conclure cette évaluation et qui souhaitent que les demandes d’allégement de la dette grecque, que le FMI considère comme insoutenable, soient enfin traitées avec réalisme, me semble être la seule voie que devrait suivre l’institution à laquelle vous appartenez.