Le Président du Groupe PPE a aujourd’hui déclaré que le Président de notre groupe parlementaire, Hannes Swoboda, soutenait le « parti socialiste le moins pro-européen en Europe, comme en témoigne le fait que la délégation socialiste française du Groupe S&D a été la seule à voter contre le Traité de solidarité budgétaire ».

Après les mensonges de Jean-Pierre Audy et d’Alain Lamassoure, c’est le Président du PPE en personne qui, aux abois, énonce absurdités et contre-vérités. Parce que les mots ont un sens, je tiens d’abord à rappeler à Joseph Daul qu’il n’existe aucun « Traité de solidarité budgétaire ». Le Parlement européen ne s’est exprimé sur le Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance (TSCG) et sur le Mécanisme Européen de Stabilité (MES) que par le biais de résolutions.

Or, détail amusant, lors de l’adoption par le Parlement européen le 18 janvier dernier d’une résolution quant aux conclusions du Conseil européen ayant lancé l’élaboration du TSCG, les députés français du PPE ont étalé publiquement leurs divisions sur le projet porté par le Président de la République.

Un tiers des eurodéputés de la majorité présidentielle ont, sous la houlette de leur Président Jean-Pierre Audy, soutenu cette résolution dans laquelle le Parlement européen exprime « ses doutes sur la nécessité et la désirabilité d’un tel accord intergouvernemental ». Dans le même temps, un autre tiers de la droite française au Parlement européen refusait de s’écarter de la ligne officielle élyséenne et préférait, à l’instar de Brice Hortefeux, rejeter ce texte.

Le candidat sortant a été incapable de convaincre ses propres troupes de la pertinence de ses vues.

Sur cette résolution, comme dans 96 % de ses votes, les socialistes français ont au contraire voté avec leurs camarades européens : ensemble, ils ont exigé un débat public et démocratique. Face à l’échec des « sommets de la dernière chance » orchestrés par le Président Sarkozy et la Chancelière Merkel, ils ont demandé un renforcement du rôle des parlements nationaux et européen dans la gouvernance économique.

Où est la cohérence ? Où se trouve le souffle européen ? Le candidat sortant, au bilan déplorable, a détricoté l’esprit européen, en imposant une approche purement intergouvernementale, en transformant la Commission européenne en annexe du Conseil et en méprisant le Parlement européen ainsi que les Parlements nationaux.

Création d’une taxe européenne sur les transactions financières, instauration d’euro obligations permettant de mutualiser les dettes souveraines, harmonisation de la fiscalité des entreprises, renforcement du budget communautaire et du financement des projets d’infrastructures européennes: la cohérence est là quand François Hollande et la gauche européenne portent ensemble des alternatives démocratiques et progressistes pour la croissance durable et pour l’emploi.