Les eurodéputés socialistes et radicaux réitèrent leur soutien aux agriculteurs français et s’élèvent contre la décision du gouvernement français d’autoriser le groupe Total à exploiter des biocarburants issus de l’huile de palme.
Les sociaux-démocrates français rappellent que les voitures européennes brûlent 38 fois plus d’huile de palme que la production de Nutella dans le monde. L’essence à base d’huile de palme est en outre trois fois plus polluante que le diesel !
Cette décision va, en outre, à l’encontre du Parlement européen, qui en avril dernier, a voté une résolution demandant l’élimination progressive de l’utilisation dans les biocarburants d’huiles végétales sources de déforestation d’ici 2020, comme l’huile de palme et ses effluents qui ne peuvent en aucun cas être considérés comme des biocarburants durables.
La décision du Gouvernement va, par ailleurs, fragiliser encore davantage la filière des oléagineux et la production de protéines dont l’Europe a grand besoin pour préserver sa sécurité alimentaire.
Elle risque d’affaiblir dans le même temps les producteurs de colza et de tournesol qui, dans la région Centre notamment, essaient de développer une filière équilibrée entre la production de protéines dédiée à l’alimentation animale et humaine et des coproduits destinés à l’industrie de biocarburant.
Il est primordial concernant la problématique des biocarburants de raisonner de manière systémique et en termes de filière sur les territoires, comme le suggère le rapport Denanot sur les protéines adopté en avril dernier à la quasi-unanimité du Parlement européen.
Avec cette décision anachronique, le gouvernement d’Emmanuel Macron aura réussi le double exploit de se mettre à dos à la fois les organisations environnementales et les agriculteurs français ! Chapeau bas !