Emmanuel Maurel (S&D). – Monsieur le Président, comme le disait notre collègue David Martin, il y a quand même un sérieux problème d’anticipation. Cela fait que 15 ans qu’on sait que le problème va se poser, et là, nous en sommes à imaginer des solutions dans l’urgence et à devoir parer au plus pressé. En soi, c’est déjà un problème.

Deuxième chose, tout le monde est à peu près d’accord là-dessus, la Chine n’est pas une économie de marché. D’ailleurs, les Chinois, quand on parle avec eux, ne font même pas semblant d’y croire…

La vraie question au cœur de ce débat, elle nous est posée à nous: que voulons-nous pour l’Europe? Quelle Europe veut-on défendre? Voulons-nous une Europe stratège, une Europe qui se protège, une Europe imaginative, ou voulons-nous être dans la naïveté?

J’ai entendu certains collègues dire: «mais c’est bien de leur accorder le statut, aux Chinois, ça va les encourager à se réformer». Ce n’est pas notre avis, nous ne pensons pas ça. Nous pensons que l’Europe n’a pas vocation à être l’idiote du village planétaire. Pour cela, elle doit pouvoir se défendre, être capable de moderniser ses instruments de défense commerciale, être en mesure de faire une étude d’impact.

En attendant, ce qui est sûr, et je crois, Madame le Commissaire, que vous avez compris le message, pour nous, il n’est pas question d’accorder à la Chine aujourd’hui le statut d’économie de marché.