Strasbourg, le 10 juillet 2008

Rapport Brok / Elargissement

Le Parlement européen a voté un rapport qui donne une vision repliée de l’Union européenne. Toutefois, les socialistes français considèrent, pour leur part, qu’il ne ferme pas la porte aux élargissements programmés.

Les socialistes français partent du constat que les élargissements précédents ont été des réussites. Pour autant, les futurs élargissements ne peuvent continuer sur le même rythme, et les seuls critères de Copenhague ne suffisent plus.

La perspective des élections européennes de 2009 nous encourage à nous doter, d’ores et déjà, d’une vision commune et d’une véritable stratégie d’élargissement.

« Nous ne voulons pas d’une Europe forteresse« , affirme Béatrice Patrie, membre de la commission parlementaire des affaires étrangères.

« Il y a aujourd’hui une crise de destin collectif. Il faut tirer les conséquences des « non » successifs. Les citoyens européens demandent plus de protection, et donc plus de social. Revenir sur nos engagements vis-à-vis des pays qui sont déjà dans l’antichambre européenne donnerait une fausse raison aux citoyens européens d’être anxiogènes« , explique-t-elle encore.

Le rapport Brok pose une condition de plus pour que les processus d’adhésion en cours puissent être menés à terme: la capacité d’intégration de l’Union européenne.

« Le rapporteur Brok tente de formaliser ce critère et en a fait un catalogue à la Prévert« , ironise l’eurodéputée socialiste française. « Or, force est de constater que les objectifs politiques de l’Union varient selon l’évolution du monde. »

Le texte voté en assemblée plénière à Strasbourg propose une stratégie d’élargissement intéressante basée sur des « cadres contractuels structurés comme des cercles concentriques perméables entre eux de cercles concentriques »: le cercle européen, le cercle des pays ayant vocation à adhérer (candidats ou non encore candidats), le cercle de pays qui n’ont pas vocation à adhérer mais souhaitant une forme d’intégration plus ou moins poussée aux politiques de l’UE, et le cercle des pays qui n’ont pas vocation à adhérer et ne souhaitant que des relations de bon voisinage.

« Peut-être que l’avenir de l’Union européenne se trouve sur cette voie« , avance Béatrice Patrie. « Faute de quoi nous risquons de rester dans une impasse, et l’Europe politique ne deviendra qu’un astre mort. »