Le Parlement européen a tenu un débat sur la proposition de la Commission européenne de moderniser le processus d’élargissement pour les pays des Balkans occidentaux. La délégation de la gauche sociale et écologique estime qu’une nouvelle impulsion donnée au processus d’élargissement est nécessaire, avec une focalisation accrue sur les fondamentaux tels que l’état de droit.

Après le coup d’arrêt brutal imposé par la France à l’automne dernier, ce nouveau départ est une opportunité : les pays candidats ont besoin d’incitations crédibles et d’une progression constante pour stimuler leur ambition d’adhésion et accélérer les réformes. Il est temps d’ouvrir les négociations avec la Macédoine du Nord et l’Albanie. Leur opposer – comme l’a fait le gouvernement français – un refus sec et qui ne se fonde pas sur leurs efforts et progrès mais sur nos propres difficultés internes ne peut que les éloigner un peu plus de nos principes, et nous des nôtres.

Dans les négociations à venir, l’accent sera mis sur les « fondamentaux » : état de droit, institutions démocratiques et administration publique. Ces négociations seront ouvertes en premier et closes en dernier. Les progrès en la matière dicteront le rythme général des négociations ; c’est pour nous une avancée.

Autre progrès, la réversibilité du processus : des chapitres clôturés pourraient être rouverts en cas de recul. Cela est nécessaire, à la condition que les États membres soient sincères : cette réversibilité doit absolument et exclusivement se fonder sur l’état d’avancement des pays candidats. Nous dénonçons par contre la capacité de blocage renforcée des États membres : là où l’unanimité reste requise pour l’ouverture de nouveaux chapitres, la réversibilité du processus pourra se faire à la majorité qualifiée. Attention aux discours et positions nationales démagogiques lorsqu’il s’agit d’élargissement.