Le rapport du dialogue stratégique sur l’avenir de l’agriculture voulu la Présidente de la Commission Ursula von der Leyen a été rendu public aujourd’hui.

« Nous saluons le travail du Professeur Strohschneider qui a été chargé d’animer un groupe de représentants des différents acteurs du secteur européen de l’agriculture et de l’alimentation. En dépit des divergences d’intérêt, une vision cohérente transparait clairement de ce rapport, c’est une bonne base pour enclencher le nécessaire débat public sur une véritable réforme de la PAC. De la sécurité alimentaire à la protection de l’environnement en passant par le revenu des agriculteurs, il est indispensable d’avoir une vision d’ensemble du système pour le faire évoluer vers plus de durabilité et plus de résilience, c’est clairement ce qu’il a manqué dans le précédent mandat où l’on a cru pouvoir réussir le Green Deal sans mettre les moyens nécessaires en face » analysent Eric Sargiacomo, député européen socialiste en charge des sujets agricoles et Christophe Clergeau, député européen et vice-président du groupe des Socialistes et Démocrates sur ces sujets.

« Ce rapport appelle à créer un nouveau fonds pour financer la transition du secteur, c’est indispensable ! Il faut que ce message soit entendu dans la perspective des prochaines négociations du cadre financier pluriannuel. De plus, un consensus s’est dessiné pour sortir de l’absurdité des aides à l’hectare qui sont versées proportionnellement à la surface des fermes et sans tenir compte des prix et de la réalité économique et sociale des agriculteurs. C’est une évidence, il faut davantage cibler les aides en fonction de l’emploi présent sur la ferme et des services environnementaux fournis et que la dégressivité et le plafonnement des aides soient rendues obligatoires ! » considèrent les deux députés de la délégation socialiste française.

« C’est une bonne chose que le rapport parle de la constitution de stocks stratégiques pour les matières premières agricoles clés pour la sécurité alimentaire, c’est une nécessité si l’on veut rebâtir notre souveraineté alimentaire au niveau européen. Le débat sur les outils de régulation des marchés doit être rouvert. Nous souscrivons également au vœu que la Commission fasse preuve de leadership pour faire changer les règles agricoles de l’OMC, c’est un premier pas vers ce que nous appelons de nos vœux : plus de réciprocité des normes dans les échanges, pour une souveraineté alimentaire européenne pleine et entière.

La Commission doit rapidement dire ce qu’elle souhaite faire de ce rapport. Pour notre part nous souhaitons que le Parlement s’en saisisse rapidement et que la Commission initie une mise en débat publique, transparente, ouverte à toutes et tous, à Bruxelles et partout en Europe. L’avenir de la PAC est l’affaire de toute la société ; plus que jamais nous demandons une rupture avec la PAC néolibérale en vigueur depuis 1992 et la refondation d’une politique alimentaire et agricole européenne au service la souveraineté alimentaire, de l’emploi, de la transition écologique et de la santé » concluent Christophe Clergeau et Eric Sargiacomo.