La délégation socialiste française est choquée par la tournure que prend le débat sur l’aide à apporter à la Grèce : alors que l’ensemble des acteurs considérait que la solution devait être européenne, les possibilités d’un soutien européen à la Grèce disparaissent les unes après les autres depuis ce mercredi. Jusqu’à envisager l’exclusion d’un membre de la zone euro et considérer comme normale une intervention du FMI…

La question de l’état des finances publiques est essentielle et les Grecs doivent mettre de l’ordre dans ce domaine ; fort de ce constat, son Gouvernement vient d’achever un plan d’austérité sans précédent, de plus de 10 milliards d’euros.

Goldman Sachs, la Deutsche Bank et d’autres acteurs du monde de la finance peuvent aujourd’hui remercier Mme Merkel et la Commission européenne : le retour de l’option FMI a fait bondir le rendement de l’obligation grecque à 10 ans à 6,44%, un plus haut historique. Ce qui se passe aujourd’hui en Grèce est une véritable attaque spéculative qui concerne toute l’Europe. Le politique doit reprendre le pouvoir face aux marchés financiers pour empêcher les spéculateurs d’agir comme ils le font aujourd’hui avec la Grèce.

Sans coordination, sans dépassement des 27 agendas politiques, l’Europe n’aura pas les outils nécessaires pour lutter contre les dérives des marchés. C’est pourquoi les Socialistes français rappellent que sur la base de l’article 122 du traité de Lisbonne, l’Union européenne peut mettre en place un mécanisme de stabilité financière géré par la Banque européenne d’investissement (BEI).

Cet outil permettrait de venir en aide aux Etats membres de la zone victimes d’attaques spéculatives.

Le Conseil européen des 25 et 26 mars sera l’épreuve de vérité : l’Union économique et monétaire ne survivra pas au maintien des égoïsmes nationaux.