Kader Arif et Patrice Tirolien ont interpellé la Commission européenne suite à la conclusion le 1er mars d’un accord commercial avec la Colombie et le Pérou dont le paraphe est prévu lors du prochain Sommet UE-Amérique latine en mai à Madrid.

« Au delà des préoccupations en termes de respect des droits de l’Homme et des droits sociaux que j’avais déjà soulevé concernant ces pays, je suis particulièrement inquiet du contenu même de l’accord et notamment des concessions faites par la Commission concernant la banane, le sucre et le rhum » a déclaré l’eurodéputé socialiste Kader Arif. « Ces produits sont particulièrement sensibles pour les régions ultrapériphériques (RUP) européennes ainsi que pour nos partenaires des pays d’Afrique, Caraïbes et Pacifique (ACP) «  a ajouté Patrice Tirolien.

En effet, alors que l’Union vient à peine de conclure un accord multilatéral à l’OMC sur la banane qui réduit les droits de douane sur ce fruit tropical de 176 euros à 114 euros la tonne, dans le même temps, la Commission, avec cet accord bilatéral fait passer ces droits à 75 euros la tonne.

En outre, le secteur sucrier risque aussi d’être fortement impacté au regard des concessions accordées sous la forme de quotas d’exportation sans droits de douane et qui seront annuellement augmentés de 3% sans limitation dans le temps.

« Nous observons par ailleurs que ces concessions viennent en même temps que d’autres négociations en cours avec les pays d’Amérique latine (Amérique centrale, voire Mercosur) qui pourraient à juste titre exiger les mêmes avantages, mais qui auraient des conséquences dramatiques sur les productions qui structurent le tissu socio-économique déjà fragilisé de nos RUP et des pays ACP. En abandonnant ces filières, le coût économique et social serait énorme pour ces zones » s’est insurgé Patrice Tirolien.

« Quelle est la cohérence des politiques menées par l’Union européenne? Quelle prise en compte de ses politiques à destination des RUP pour compenser leurs handicaps naturels, et plus largement en matière de politique régionale et de politique de cohésion? Quelle prise en compte de sa propre politique de développement en faveur des pays ACP?  Aucune et je le dénonce » a conclu Kader Arif.

Le texte de la question écrite