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Bruxelles, le 6 octobre 2008

Des eurodéputés socialistes ont vivement critiqué aujourd’hui la présidence française et la commission européenne pour ne pas avoir anticipé l’ampleur de la crise financière alors que tous les signaux d’alerte étaient au rouge avant l’été.

« On a l’impression d’un sommet de panique, à un moment de tensions extrêmes sur les marchés alors que tous les signaux étaient là et que l’on aurait pu l’organiser de manière plus sereine », a déclaré Pervenche Berès, la présidente de la commission des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen, au lendemain du mini-sommet de crise réuni par Nicolas Sarkozy à Paris.

L’eurodéputée socialiste a rappelé que Nicols Sarkozy avait refusé d’inscrire les questions financières parmi les priorités de sa présidence de l’UE.

« Nous sommes un certain nombre d’acteurs à l’avoir en permanence alerté qu’à côté des enjeux défense, bilan de la PAC, paquet énergie/climat, ces questions n’échapperaient pas à une priorité d’agenda. Il est rattrapé par la réalité des marchés financiers plutôt que de l’avoir anticipé », a jugé Mme Berès, lors de sa conférence de presse.

A propos des conclusions du mini sommet, la socialiste française estime que les participants ont tourné le dos à la valeur ajoutée d’une coordination européenne et s’est interrogée sur le sens d’une réunion des membres européens du G-8 à la veille d’une rencontre des ministres des Finances de l’UE.

« On a l’impression du chacun pour soi mais au moins ils en ont parlé! », a-t-elle souligné en s’étonnant du silence du président Barroso.

« Je ne vois pas dans ces conclusions ce qui permettra aux Européens d’avoir une expression coordonnée et concertée » dans la perspective d’un prochain G-8, a dit Mme Berès.

« Nous devons changer d’approche libérale » (…) qui consiste à penser que « le marché est la solution à tous nos problèmes », a souligné pour sa part Elisa Ferreira, la porte-parole du Groupe socialiste pour les questions économiques et monétaires.

« Le marché est un outil important mais qui doit suivre un certain nombre de règles pour bien fonctionner, des règles de transparence et comptables. Le marché ne peut pas survivre sans ces règles, c’est une leçon à tirer de cette crise », a ajouté Mme Ferreira.

Face à cette crise, « l’Europe doit avoir une approche coordonnée sur la scène internationale » a insisté, l’eurodéputée portugaise.

Elle a rappelé que les Socialistes sont à l’initiative de nombreuses propositions pour améliorer la transparence, la surveillance et la stabilité des marchés financiers.