Bucarest, le 2 octobre 2008

Journées du développement /

En prélude aux Journées Européennes du Développement (JED), qui se tiendront au mois de novembre à Strasbourg, le Groupe socialiste du Parlement européen organisait aujourd’hui à Bucarest une grande conférence sur le rôle des nouveaux Etats membres dans le développement. A cette occasion, Pierre Schapira, membre de la commission du développement au Parlement européen, présidait une table ronde consacrée aux objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et à la gouvernance locale. Une opportunité pour lui de rappeler la reconnaissance croissante, en Europe et dans le monde, du rôle essentiel des autorités locales dans la coopération au développement.

Pierre Schapira, qui depuis plusieurs années sensibilise la communauté européenne à la place fondamentale des collectivités locales dans la coopération internationale, s’est félicité qu’un an après la publication de son rapport au Parlement européen sur ce thème, les initiatives positives se multiplient : une plateforme européenne des autorités locales est sur le point d’être créée, la présidence française de l’UE prépare un pacte européen sur la gouvernance locale et la décentralisation, et la Commission sortira bientôt une communication sur le même thème, lequel sera aussi au centre des JED à Strasbourg (du 15 au 17 novembre 2008).

Pierre Schapira a rappelé qu’il s’agit là d’une évolution politique capitale : « En 2050, 80% de la population mondiale vivra dans les villes. Dès lors, comment laisser les collectivités locales à l’écart des politiques de développement ? Déjà Kofi Annan nous confiait, lorsqu’il était secrétaire général des Nations unies, que si les problèmes sont globaux, les solutions sont locales. La réalité est que tous les élus locaux sont confrontés aux mêmes défis : précarité, santé, éducation, transports urbains, environnement, eau et assainissement. »

Dans une intervention remarquée, Jean-Pierre Elong Mbassi, secrétaire général de Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique, invité par Pierre Schapira à cette conférence, a demandé au PSE de se faire l’avocat des collectivités locales, car « c’est le seul niveau stratégique capable de réaliser les OMD ».

Citant lui aussi Kofi Annan, il a rappelé que 70% de ces objectifs son du ressort des collectivités locales, mais que celles-ci ne bénéficient pour autant, ni de la reconnaissance politique, ni des ressources à la hauteur de leurs responsabilités. A ce sujet, Simon Compaori, maire de Ouagadougou, a quant à lui rappelé que l’action de Pierre Schapira au Parlement européen a permis d’avancer sur ces deux volets, puisque sur son initiative, une ligne budgétaire représentant 35 millions d’euros par an permet désormais de financer, sur fonds européens, l’action des collectivités locales en matière de développement. Il s’agit là d’un instrument essentiel, même si pas encore suffisant, qui devrait permettre de transformer les acquis législatifs en changements tangibles pour les populations.

Les nombreux députés socialistes roumains présents à la conférence, félicitant la présence du groupe PSE à Bucarest, ont conclu cette journée en soulignant la volonté commune des nouveaux Etats membres de dépasser leur ancien statut de destinataires de l’aide au développement pour faire partager leurs expériences et participer activement à la politique de développement européenne.