Bruxelles, le 4 décembre 2007

Venu au Parlement européen le 13 novembre dernier, Nicolas Sarkozy disait vouloir que la France s’engage « davantage dans l’Europe, mais dans une Europe où la politique reprendrait ses droits » et pensait que « l’Europe a un rôle à jouer dans la nécessaire normalisation du capitalisme financier dont les citoyens du monde entier ne supportent plus les excès ».

Dans le débat européen, il y a une vraie attente de ce qui pourrait se cristalliser durant la présidence française de l’Union européenne à compter du 1er juillet 2008 sur ces questions. Le Conseil ECOFIN qui vient de se tenir débattait du fonctionnement de la supervision des marchés financiers en Europe. A cette occasion le ministre italien des Finances, M. Tommaso Padoa-Schioppa lançait une initiative audacieuse et lucide qui méritait à ses côtés l’engagement sans faille de la France.

Mais Nicolas Sarkozy en a décidé autrement. Cette fois-ci, il n’a pas volé la vedette à sa ministre de l’Economie et des Finances, Mme Christine Lagarde, en prenant sa place au Conseil, mais il l’a emmenée en Algérie, lui interdisant de porter dans ce Conseil essentiel, ce qui devait être une des priorités de la présidence française. Où est la crédibilité des promesses du Président de la République dans ses engagements européens ?

Pervenche Berès

Présidente de la commission économique et monétaire au Parlement européen