A l’occasion du vote du Parlement européen sur la mobilisation de 323 820 euros du fonds d’ajustement à la mondialisation (FEM) pour 634 salariés licenciés par l’entreprise Unilever en République tchèque, le groupe socialiste et démocrate a déposé un amendement demandant plus de visibilité sur les opérations financières des grandes multinationales concernées par des dossiers du FEM.

 

« Nous assistons actuellement à un mouvement de fusions-acquisitions sur le marché des soins corporels où les grands acteurs Colgate Palmolive et Unilever se revendent certaines entités pour satisfaire aux exigences de l’autorité de concurrence européenne et mieux se partager le marché par la suite. Ces opérations ne répondent pas à une stratégie industrielle mais à une logique purement financière où les salariés, qui passent d’un groupe à l’autre sans consultation, sont les variables d’ajustement, » dénonce Pervenche Berès, présidente de la commission de l’emploi et des affaires sociales du Parlement européen.

 

L’objet premier du FEM est de venir en aide aux salariés victimes des effets de la mondialisation et de la crise. Il n’est pas acceptable que le budget communautaire serve aujourd’hui des stratégies d’implantation et de délocalisation de grandes multinationales qui cumulent aides d’Etat puis aides à la restructuration alors qu’elles réalisent dans le même temps d’importants bénéfices. Unilever a ainsi vu son bénéfice net augmenter de 26% sur la période de référence couverte par le FEM.

 

Le règlement du FEM doit être révisé pour interdire ces dérives et servir une politique industrielle volontariste.