Aujourd’hui le Parlement européen s’est exprimé sur les propositions budgétaires de la Commission européenne pour l’année 2012, alors que le Conseil a adopté sa position le 25 juillet dernier. Avec ce vote s’ouvre la période de négociation entre les trois Institutions ; le vote final sur le budget 2012 est attendu pour la session de décembre.

 

« Pour la deuxième année, nous assistons à un jeu de dupes : alors que la Commission a formulé une proposition budgétaire qui permet à peine de mettre en oeuvre les programmes engagés, sans les développer ni prendre en charge les compétences de Lisbonne, le Conseil – arcbouté sur le dogme de l’austérité – décide de coupes arbitraires, sur des programmes de première importance, au vu du contexte économique et social », explique Estelle Grelier, membre de la commission des budgets.

 

« Depuis le traité de Lisbonne, le Parlement a les mêmes pouvoirs que le Conseil pour la définition annuelle du budget. Si nous ne voulons pas que les Etats-membres imposent à l’Europe l’austérité qu’ils infligent aux citoyens au niveau national, le Parlement doit prendre ses responsabilités et assurer la continuité du projet européen en rétablissant des financements adéquats », ajoute l’eurodéputée.

 

« Notre groupe S&D est parvenu à renforcer financièrement ses priorités, notamment le soutien à la recherche, à l’emploi et à la croissance : les lignes budgétaires directement liées à la stratégie UE 2020 bénéficient d’une augmentation d’environ 30 millions d’euros », détaille Stéphane Le Foll, vice-président du groupe S&D en charge des budgets. « Mais le budget de l’Union reste sous-doté, contraint par des Etats-membres qui n’ont pour objectif que l’austérité, la réduction de la sphère publique, la punition des territoires et celle des citoyens », souligne Estelle Grelier. « Je pense ici au lamentable sort que le Conseil entend réserver au PEAD, le programme européen d’aide alimentaire… ».

 

« Dans le contexte de difficultés budgétaires, le Parlement a pris ses responsabilités en réduisant les projections pour son budget de fonctionnement. Par rapport à 2011, l »augmentation votée est inférieure à l’inflation, tout en tenant compte de l’arrivée de 18 nouveaux eurodéputés », souligne Catherine Trautmann, présidente de la délégation socialiste française. « Face à la crise, ce ne sont pas les grands discours qui vont redonner confiance aux citoyens européens. Nous devons être irréprochable dans notre fonctionnement et ambitieux dans nos propositions politiques pour protéger les citoyens : ce n’est pas à eux de payer le prix de la crise », conclut l’eurodéputée.