La délégation socialiste française s’inquiète de la soumission du Parlement européen au Conseil dans la négociation du budget 2011.

Pour Estelle Grelier, membre de la commission des budgets et du comité de conciliation budgétaire, « l’adoption aujourd’hui du budget 2011 a mis en lumière un double échec pour le Parlement européen :

–       Le Parlement a adopté un budget trop faible : +2,91%, ce qui est bien inférieur à sa première lecture (+6%) et à la proposition initiale de la Commission (+5,8%). Les montants adoptés correspondent exactement à ceux proposés sans réelle négociation possible par le Conseil, ce qui ne rassure en rien sur les possibilités de négociation des prochains  budgets;

–       Depuis l’application du Traité de Lisbonne, le Parlement européen est en codécision avec le Conseil sur les questions budgétaires : en n’obtenant, à ce jour, aucun engagement précis sur la place que nous, députés, aurons dans l’élaboration du prochain cadre financier et dans la nécessaire réflexion sur de nouvelles ressources propres, nous risquons de laisser le Conseil seul maître de l’avenir du projet européen. Or, au vu du positionnement de certains Etats-membres, il y a un risque réel d’affaiblissement de ce projet ».

L’eurodéputée ajoute : « Ce ne sont pas les grands discours qui vont redonner confiance aux citoyens européens. Il nous faut rester concrets et faire preuve d’initiative en se donnant les moyens d’une politique ambitieuse qui ne leur fait pas payer le prix de la crise. »

Enfin, Estelle Grelier dénonce l’attitude de la droite européenne « qui s’est montrée plus que déterminée au début des négociations, pour abandonner aux premiers coups de téléphone de Chefs d’Etat.   Chacun jugera de la cohérence politique d’un tel revirement. Sur le budget – comme d’ailleurs sur d’autres sujets, comme récemment le congé maternité – il est dommageable que les gouvernements nationaux, très majoritairement libéraux et conservateurs, fassent la pluie et le beau temps en Europe., Force est de constater qu’ils apportent plus souvent la pluie que le beau temps »

Catherine Trautmann, présidente de la délégation, tient à souligner la cohérence dans ses votes des socialistes français avec les positions du Parti socialiste européen, ainsi que les votes précédents du Parlement européen : « notre Parti – le PSE – est à l’initiative de la taxe sur les transactions financières ; avec l’ensemble des socialistes européens, nous menons campagne depuis plusieurs mois. Le Parlement européen a voté l’idée d’une telle taxe dans le rapport de Pervenche Berès. C’est pourquoi nous l’avons à nouveau votée dans le budget 2011. Notre objectif est de donner, enfin, une réalité, à la taxe qui sera la TVA du XXIème siècle ! ».