Strasbourg, le 20 mai 2008

Bilan de santé de la PAC /

Le Parlement européen a voté le rapport Goepel qui donne un avis sur Bilan de santé de la PAC que propose la Commission européenne. Les socialistes français ont une appréciation nuancée de son contenu.

Si les socialistes français sont globalement favorables au plafonnement des aides, à la modulation progressive et à l’abandon des références historiques – qui permettront de répartir plus équitablement les moyens de la PAC entre les exploitations, les secteurs et les territoires -, ils sont réservés sur le découplage total des aides qui comporte des risques importants pour l’élevage, voire pour certaines cultures en termes d’abandons de production. Ce découplage pourrait se traduire par une mise en cause de filières entières avec les conséquences que l’on sait sur l’emploi, notamment dans les territoires où il existe peu d’alternatives de production.

Par ailleurs, les socialistes français rejettent les propositions de dérégulation des marchés de la Commission. Il faut selon eux se prémunir contre l’instabilité des prix qui est préjudiciable à la fois au pouvoir d’achat des consommateurs et aux revenus des producteurs.

Ils s’opposent notamment à la sortie progressive des quotas laitiers sans que n’aient été au préalable prévus de dispositifs permettant de conserver la production dans les zones de montagne et les territoires fragiles.

Pour Bernadette Bourzai, vice-présidente de la commission de l’agriculture au Parlement européen, « la majorité du Parlement européen dont la droite française  vient en séance plénière à Strasbourg de signer la mort de ces quotas en votant aujourd’hui leur abandon pour 2015. Cet abandon sera catastrophique pour les territoires fragiles. »

Il est en outre vital de disposer d’instruments qui permettent à l’Union européenne de constituer des stocks pour répondre à des exigences de sécurité alimentaire européenne et mondiale.

« A l’heure où l’on observe une flambée sans précédent du cours des produits agricoles, accompagnée d’un très faible niveau des stocks mondiaux en céréales, ces suppressions de stocks sont illogiques et incompréhensibles« , explique Stéphane Le Foll, membre de la même commission parlementaire.

De plus, le rapport Goepel dit assez peu de choses sur les nouveaux défis que sont le réchauffement climatique, l’eau, l’énergie…

Selon Stéphane Le Foll, la réponse repose principalement sur la mise en place de nouveaux systèmes de production plus durables et plus économes.