Le Parlement français a adopté, le mercredi 27 mai, la mise en place de l’application de traçage numérique StopCovid dans le cadre des mesures prises pour freiner la propagation de la pandémie de Coronavirus.
En plus des mesures draconiennes déjà prises par une majorité d’entre eux, certains États membres ont jugé bon de franchir une étape supplémentaire dans la lutte contre la pandémie, avec le traçage des citoyens.
Pour la Délégation de la gauche sociale et écologique, l’application StopCovid développée pour le Gouvernement Français n’est pas convaincante : « L’état d’urgence sanitaire rogne déjà les libertés fondamentales des citoyens. Les applications de traçage sont brandies comme une panacée alors même que leur efficacité n’est pas démontrée, tout particulièrement si un pourcentage insuffisant de personnes l’installent ; c’est ce qui a été mis en évidence dans les pays qui l’utilisaient », déplore Sylvie Guillaume, eurodéputée socialiste, membre des Commissions des libertés civiles et du marché intérieur au Parlement européen.
Cette décision arrive tardivement et est présentée comme pouvant protéger les utilisateurs, alors qu’elle ne saurait que les informer.
« Si ces applis sont mises en place, il est primordial que les citoyens aient des garanties claires sur les questions liées à la protection de leurs données et leur vie privée, et ce, conformément aux législations de l’UE. Il est hors de question de laisser la pandémie de Covid-19 miner les acquis européens en matière de droits fondamentaux ! » prévient l’eurodéputée.
Pour les eurodéputés S&D français, l’utilisation de ces applications doit être strictement limitée au traçage des contacts et les données doivent être supprimées au plus vite. Plus important encore, ces applications ne doivent être téléchargées que sur base volontaire et ne peuvent en aucun cas constituer une condition à l’accès au déconfinement, à un service quel qu’il soit, ou au passage d’une frontière au sein de l’espace Schengen : « De même, la question de leur gouvernance est posée, tout autant que doit être proscrite l’exploitation commerciale, ou à d’autres fins que la gestion de cette pandémie ».
Avant de conclure : « Un tel dispositif nécessiterait également une approche européenne coordonnée afin de garantir son interopérabilité transfrontalière et la protection indiscriminée des droits fondamentaux dans toute l’Union ».